Itamar Ben Gvir

Par Itamar Ben Gvir,

Source : site Srugim, mercredi 29 janvier 2020

Traduit par Meïr Ben-Hayoun

A l’annonce hier soir du plan du siècle, les cris de liesse fusant de toute part nous inquiètent grandement. Qu’est-il arrivé à la droite au cours de ces dernières années ? Sommes-nous à ce point essoufflés ? Avons-nous perdu la foi dans le fait que le pays d’Israël nous appartient et pour cette raison nous contentons-nous de miettes enrobées de belles paroles ?

Le postulat de départ doit être net et clair : Eretz Israël est la Terre que Hakaddosh Baroukh Hou a donnée au peuple juif. Nous ne sommes point autorisés à remettre ce cadeau à qui que ce soit, ni à un ennemi, ni même à un ami. De ce fait, les cris de liesse d’hier nous inquiètent grandement.  Qu’est-il arrivé à la droite au cours de ces dernières années ? Avons-nous perdu la foi dans le fait que le pays d’Israël nous appartient et pour cette raison nous contentons-nous de miettes enrobées de belles paroles et de sourires ?

A première vue, cet évènement est historique : enfin, on reconnait les implantations juives en Judée-Samarie ! Cette joie permet un temps très court d’ignorer le prix exorbitant à payer.

Mais encore, nous ne pouvons pas fermer les yeux devant le lourd tribut à payer pour ce « plan du siècle » : alors qu’un Gouvernement de droite est au pouvoir, on remet de nos propres mains la majorité absolue des terres de Judée-Samarie, approximativement 70% ! Et on ne manifeste aucun chagrin particulier envers cette bonne terre, le berceau du peuple juif, pour laquelle notre peuple a tant sacrifié durant son histoire.

Si ce n’était que cela, en agréant ce plan, on déclare devant la terre entière que le Mont du Temple, l’endroit le plus sacré du peuple juif, appartient au roi de Jordanie.

Par le fait même d’agréer au principe de la concession de ces territoires, nous renonçons à notre droit absolu en vertu de la Bible sur Eretz Israël, et on en fait une monnaie d’échange. Et on entérine que les choses sont comme suit : nous sommes cantonnés à notre domaine de résidence réduit et bien délimité, et eux en toute liberté dans leur Etat ….

Abstraction faite de l’atteinte à l’encontre d’Eretz Israël, nous portons ainsi également atteinte au peuple d’Israël : nous piétinons l’honneur national et agréons officiellement à négocier la partition d’Israel, ceci dans l’espoir que la partie arabe aura plus de fierté nationale que nous et opposera son refus catégorique à ce plan.

Chaque coin de Judée-Samarie et de Gaza nous a couté beaucoup de sang. Tout au long des générations, le peuple d’Israël s’est sacrifié pour libérer ce pays. Il est certes triste de perdre une partie du pays par une défaite de guerre, mais il n’est pas moins affligeant de perdre une grande partie du pays consécutivement à la « victoire » de la paix.

En acceptant ce plan, en contrepartie d’une annexion très minime, nous renonçons à proclamer l’appartenance de la Judée-Samarie à Israël.

Aujourd’hui, il est facile de se la raconter que de toute manière, les Arabes n’accepteront pas ce plan de paix, et alors entretemps, on aura bénéficié d’une annexion partielle du terrain sans rien donner en échange. Toutefois, on doit bien garder à l’esprit qu’un Gouvernement de gauche pourrait accéder au pouvoir et qui aggraverait les concessions en arguant que même la droite de Bennet et Smouteritch a été d’accord pour renoncer à la majorité des terres de Judée-Samarie et au Mont du Temple. Que pourrons nous alors leur objecter si pour la paix tant désirée, il faut encore plus de concessions ?

Les résidents arabes de l’Autorité qui n’acceptent pas de vivre dans l’Etat juif pourront choisir le pays qu’ils désirent pour y émigrer et une allocation leur sera versée. Nous avons là une opportunité historique pour corriger l’injustice criante de parties d’Eretz Israël arrachées du peuple juif et de proclamer à la face de l’Humanité toute entière : Eretz Israël, la Terre d’Israël toute entière est à nous.

Itamar Ben Gvir est tête de liste du parti Otzma yehoudit.