L’Administration américaine a imposé de facto depuis 2009 un gel de la construction à Israël à Jérusalem et en Judée-Samarie. Non contente de cela, ne voilà-t-il pas qu’elle a gelé les livraisons de munitions à Israël ceci dix jours après le début de l’Opération Rocher inébranlable. C’est ce que révèle Amir Rappoport, le correspondant de Makor Rishon à Washington.
Dans les milieux de la Défense israélienne, on tire les leçons de l’Opération Rocher inébranlable. En effet, il a été décidé de diminuer la production de systèmes de combat aux Etats-Unis dans le cadre de projets communs aux deux pays, et de compter plus sur la production israélienne.
C’est dans le secret qu’au Ministère de la Défense, on s’est résolu à ne pas permettre la production de systèmes d’armement sensible aux Etats-Unis, ceci en dépit du fait que la production aux Etats-Unis permet de les financer avec les fonds de l’aide américaine et non avec les fonds du contribuable israélien. D’autre part, on intensifiera la production de missiles israéliens alternatifs à l’armement américain.
Cette décision n’aura pas d’impact sensible sur la situation sécuritaire d’Israël. En revanche, elle atteste du traumatisme dans les relations bilatérales entre Israël et les Etats-Unis. Ce qui allait de soi-même jusqu’à Rocher inébranlable, à savoir qu’Israël pouvait compter sur un train aérien de munitions en provenance des Etats-Unis, ne va plus de soi.
Ce traumatisme a pour origine la décision américaine de geler la livraison de munitions à Israël au cours de l’Opération Rocher inébranlable. Cette affaire avait été révélée en première par le Wall Street Journal annonçant que l’envoi de missiles air-sol de type Hellfire pour hélicoptères Apache n’avait pas été autorisé.
Ce qui s’est vraiment passé et que révèle Amir Rappoport est beaucoup plus grave. Alors que les combats faisaient rage, les Etats-Unis ont coupé totalement tout contact avec la délégation israélienne d’achat d’armement à Washington. Des journées durant, la délégation israélienne n’a pu transférer ne serait le moindre élément. Le train américain de munition ne s’est même pas présenté à la station de départ.
Cette crise a débuté dix jours après le début de l’Opération Rocher inébranlable consécutivement à des griefs sur le nombre des tués parmi les civils. Comme on s’en souvient, Tsahal avait reconnu que la moitié des tués l’étaient par dommages collatéraux : boucliers humains, lancement de missiles par les nazislamistes au milieu d’habitations, d’écoles et d’hôpitaux, etc. A ce stade, la Défense israélienne envoya une demande aux Etats-Unis de fournir différents types de munitions dont des missiles air-sol de type Hellfire, pour renouveler les stocks. Cette requête urgente a été transmise par la procédure que les défenses israéliennes et américaine ont adoptée lors d’exercices communs de simulation de cas de guerre, c’est-à-dire par le truchement de l’EUCOM (United States European Command).
La directive de faire obstruction au traitement de toutes les requêtes israéliennes est arrivée de tout en haut, probablement de la Maison Blanche. Ce qui a ajouté à cela c’est qu’au même moment, le Gouvernement israélien avait ignoré les initiatives du Secrétaire d’Etat John Kerry pour leur préférer le canal égyptien pour mettre un terme à l’Opération militaire. Cette frustration du Département d’Etat s’est ajoutée aux évènements de l’été dernier, lorsque le Ministre de la Défense Moshé Yelon avait qualifié John Kerry de « messianique ».
Ce n’est pas la première fois que des mesures semblables ont été prises par les Etats-Unis. En 1982 lors de la Guerre du Liban – en 1981, après le bombardement de la centrale atomique de construction française à Osirak en Iraq – et également lors des combats terribles aux début de la Guerre de Yom Kippour en 1973.
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