Les radios et médias juifs francophones ont souvent tendance à la paresse intellectuelle les confinant à l’ignorance, même Akadem parfois. Ils n’apprennent pas toujours leurs leçons à la maison.
Si bien qu’en ce moment, vous pouvez lire et entendre de vibrants hommages post mortem rendus au professeur Zeev Sternhell de l’Université hébraïque de Jérusalem décédé en fin de semaine.
Sternhell était l’incarnation pathologique du “reductio ad hitlerum”. Sternhell est connu pour avoir analysé l’évolution du fascisme en France ainsi que le nazisme. Il en a fait une obsession si bien qu’il voyait du fascisme partout. Celui lui a valu d’être honoré par la bien-pensance française d’autant qu’il fustigeait Israël au profit des envahisseurs arabes dits “palestiniens”. Pour alibi, on le dit avoir été officier supérieur dans Tsahal comme le proclame encore aujourd’hui le journaliste Dror Even Sapir d’i24news. Sternhell a été certes officier de Tsahal, mais de bas rang – plus précisément sous-lieutenant dans Golani lors de l’Opération Kadesh dans le Sinaï en 1956, puis comme réserviste, officier d’Etat-major de diverses unités blindées. En tout état de cause, des états de service honorables, ceci alors que son intégration dans la sphère universitaire a corrompu ses capacités de discernement.
Ses études sur le fascisme prenant selon lui ses sources dans l’idéologie française portent sérieusement à caution et ont été contestées énergiquement par des universitaires en France, notamment par le plus grand philosophe politique français du XXème siècle, Raymond Aron, et également dans une moindre mesure par Pierre-André Taguieff. L’historien Simon Epstein dans son ouvrage “un paradoxe français” à la page 313 dira la même chose, mais en le ménageant : “L’ennui est qu’il [Sternhell] pratique une définition vraiment trop large du fascisme.” Certains iront jusqu’à dénoncer son manichéisme ou “l’escroquerie intellectuelle” du personnage, et sa méthodologie très sommaire comme l’essayiste Eric Zemmour.
Comme un psychiatre exploitant insidieusement son autorité pour faire interner les personnes qu’il abhorre, notre défunt expert israélien sur le fascisme dispensera à tort plus qu’à raison des certificats de fascisme aux courants politiques qu’il avait en aversion – en l’occurrence, la droite israélienne, soit la majorité de l’éventail politique de l’Etat juif, nazifiant ainsi Israël.
Le comble de l’humour pour ce cassandre obsessionnel des phénomènes fascistes est qu’il en a recyclés les méthodes obscures dans son engagement, ou devrait-on dire, dans son enragement au sein de l’extrême gauche israélienne post-sioniste.
Juste deux exemples pour illustrer cela. Sternhell a appelé explicitement à monter à l’assaut avec des blindés sur les localités juives de Judée Samarie comme Ofra afin de permettre à la place l’établissement d’un Etat arabe d’invasion dit “palestinien”. Dans cette folie furieuse à vouloir s’engager dans une guerre fratricide, Sternhell ayant été officier d’État-major des blindés, il était bien au fait des dégâts incommensurables et dommages collatéraux extrêmement lourds que de tels assauts peuvent entrainer. Les habitants juifs de ces localités de Judée Samarie censés être des nazis selon Herr Professor Sternhell, étaient donc pour les besoins de la cause déshumanisés.
Imaginons un professeur d’université israélien politiquement engagé à droite qui aurait prôné de faire la même chose sur des localités arabes d’Israël, de monter à l’assaut avec des chars et d’y laisser terre brûlée. Cet universitaire aurait été radié illico à vie de sa chaire et n’aurait pu travailler dans aucune autre institution d’enseignement supérieur en Israël et nulle part dans le monde. Zeev Sternhell par contre a été érigé en mythe.
Second exemple, lors de la période de recrudescence des attentats au début des années 2000, Sternhell, grand spécialiste du fascisme et du nazisme, a prodigué des recommandations aux organisations terroristes, sans les nommer bien entendu. Selon lui, les attentats contre des civils femmes et enfants à l’intérieur des frontières antérieures au 5 juin 1967 étaient contre productifs – expliquant que ces attaques sanglantes ne pouvaient que leur aliéner l’opinion publique israélienne et donc, les éloigner de la solution des deux Etats. En revanche, il leur conseillait de concentrer leurs attentats terroristes contre les civils juifs en Judée Samarie qualifiés dans son jargon infâme de “colons”.
En France ou dans tout autre pays en état de guerre ou traversé par le terrorisme, quelqu’un comme Zeev Sternhell aurait été jugé pour incitation au meurtre et pour haute trahison. A la place, lui a été décerné le Prix d’Israël en 2008.
Meïr Ben-Hayoun
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