Par Meïr Ben-Hayoun
Que le maire de Londres fraichement élu soit musulman, c’est le droit le plus fondamental des résidents de la capitale du Royaume Uni qui se sont exprimés aux urnes comme bon leur semble.
On remarque que le jeu démocratique permet à des candidats de toute religion et de toute ethnie de se faire élire aux plus hautes fonctions. En France il n’y a pas si longtemps, Léon Blum et Pierre Mandès-France, des Juifs, ont été présidents du Conseil pendant la IVème République. Maintenant Sadiq Khan, un musulman britannique d’origine pakistanaise vient d’être élu maire de Londres.
Cela nous amène à méditer: par exemple, ici, à Jérusalem, il y a proportionnellement beaucoup plus de musulmans qu’à Londres. Il n’est donc pas interdit de penser que démocratiquement, les élections municipales puissent aboutir à l’élection d’un maire musulman dans la capitale éternelle du peuple juif. Faut-il en douter?
Le cas de figure suivant n’est pas de la politique fiction: aux élections municipales, les deux principaux candidats juifs obtiennent grosso modo le même nombre de votes et le candidat musulman remporte tous les votes arabes et non-juifs dans la ville. Arithmétiquement, tous les votes non-juifs à Jérusalem, ça fait plus que le nombre des votes juifs divisés par deux. Cela veut dire que le candidat musulman remporte le plus de voix et est par conséquent élu Maire de Jérusalem. C’est cela la “seule et unique démocratie au Moyen-Orient” dans toute sa splendeur dont on est si fier, n’est-ce pas?
Le lendemain de son élection, le nouveaux maire musulman se rend à la mosquée Al Aqsa et se met à genou pour remercier allah de cette grâce. Le public musulman reçoit l’autorisation par la mairie de manifester sa joie et sort massivement en vociférant “allah houa kbar” et en brandissant le poing à la place Safra en face de la municipalité et au centre-ville à la rue Ben Yehouda, ainsi que dans le centre commercial touristique de Mamila, et comme ça dans toute la ville devant les résidents de Jérusalem médusés et ne sachant comment cela leur est tombé sur la tête. Et les policiers juifs protégeant ces défilés de musulmans qui ont élu le maire de la ville.
Lors de la première réunion du Conseil municipal, le maire musulman de Jérusalem décide que la ville ne sera plus dénommée Jérusalem, mais Al Kods, tout démocratiquement, sans jeter de pierre et sans poser de bombe. A titre déclaratif, il diffuse un communiqué destiné à la presse internationale dont l’AFP, UPI, Associated Press, France 2, CNN et Al Jazeera s’en font allégrement l’écho en ces termes: “Jérusalem, dorénavant Al Kods n’est pas la capitale de l’Etat juif, mais la capitale de l’Etat palestinien que le pouvoir israélien d’occupation empêche de voir le jour”. Parallèlement, le maire d’Al Kods fait appel aux Nations Unies et à Ban-Ki-Moon d’adopter une résolution au Conseil de sécurité en faveur de cette mesure de détachement d’Al Kods de l’Etat juif. La plupart des Etats de la Communauté internationale, la France en tête, se félicitent de ce développement et soutiennent le maire et les habitants d’Al Kods dans leurs “aspirations légitimes”.
Et au niveau national? Rappelons-nous lors de la journée des élections il y a un peu plus d’un an lorsque Netanyahou a sauvé le Likoud en faisant appel dans les médias à aller voter. Il invoquait que les électeurs arabes s’étaient massivement rendus aux urnes et que leurs votes associés à ceux de la gauche risquaient de ravir le pouvoir à la majorité juive du pays délibérément à droite.
Cela signifie qu’à terme, à la tête de l’Etat d’Israël, démographiquement par le strict jeu de la démocratie en s’associant à l’extrême gauche israélienne pour faire l’appoint des voix, le Premier ministre de l’Etat d’Israël pourrait être un musulman, et le ministre de la Défense aussi. Et leur première décision opérative serait que l’Etat d’Israël n’est plus l’Etat d’Israël, mais l’Etat de Palestine et de demander à devenir Etat membre de la Ligue arabe et de l’Union des pays musulmans. Et tout cela démocratiquement et légalement sans tirer une seule balle ou un seul obus et avec la bénédiction fervente de la Communauté internationale et de la Cour suprême israélienne scrupuleusement légaliste!
En cette veille de Yom Hazikaron où nous commémorons le souvenir de tous ces fils et filles d’Israël tombés au combat contre les agresseurs arabes pour la survie de notre Etat juif, on ne peut pas ne pas réfléchir à cette éventualité toute “démocratique”.
Ben ca fait peur
Be ezrat hachem, nous ferons tout, je dis bien tout, pour qu’avant d’en arriver là,
Bref, un moment donner, il faut savoir arrêter de déconner.