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Par Meïr Ben-Hayoun

Suite aux derniers évènements, notamment l’assassinat d’un couple de Juifs âgés à Casablanca par un jardinier et enterrés cette semaine en Israël, et surtout après les attentats répétitifs en France dont celui de Nice, beaucoup réfléchissent au futur juif.

Dans une synagogue à Har Homa à Jérusalem, un vieux monsieur de 75 ans arrivé du Maroc il y a 60 ans s’est adressé à un ami pour discuter de cela. “Pourquoi les Juifs de France et du Maroc, et aussi du monde entier, n’arrivent-ils pas tous en ce moment? Quoi? Ils ne savent ce qui les attend? Il ne veulent toujours pas venir vivre en Israël?”

Mon ami lui a répondu qu’il ne savait pas précisément ce qu’ils ont dans la tête. Il lui a dit que certains arrivent certes, pas tous. Toutefois, la plupart souhaiterait un jour ou l’autre vivre en Israël, mais beaucoup ne se décident pas encore. Certains même vont au Canada ou aux Etats-Unis en se disant qu’après quelques années là-bas, Israël leur sera toujours une possibilité. Ils se disent qu’ils pourront toujours venir quand ils le décideront.

Ce monsieur lui a alors rétorqué: “ils ne se décident pas parce qu’ils ont le choix.”

Mon ami: “que voulez-vous dire par là?”

Le vieux monsieur: ” Si on a une seconde option toujours disponible, on ne se presse pas de la saisir. Ils savent que s’ils veulent venir en Israël, ils auront toujours l’aide à l’Alyah, qu’Israël leur sera toujours ouvert. Alors pourquoi se presser de venir, de devoir porter le fardeau avec les autres de devoir servir dans l’armée ou voir leurs enfants le faire? Même s’ils meurent, ils savent qu’ils pourront se faire enterrer ici. Quel pays permet à des gens de venir s’y faire enterrer s’ils n’en sont pas citoyens? Alors ils repoussent l’échéance”

Mon ami: “Que proposez-vous alors?”

Le vieux monsieur: “C’est simple, l’Etat d’Israël déclare que pour cinq ans encore, les aides à l’Alyah sont maintenues pour tous, mais qu’après cela, c’est fini. Dans cinq ans à partir d’aujourd’hui, celui qui voudra faire son Alyah devra le faire comme n’importe quel immigrant qui veut immigrer, aucun avantage, pas de Loi du Retour, pas de préférence pour l’obtention du statut et des papiers, pas d’aide, ni de possibilité de se faire enterrer si on n’est pas citoyen du pays. Tu verras alors que tous ceux qui pensent venir vivre en Israël arriveront tous en moins de cinq ans”