Emeutes à Lod, mai 2021

Par Meïr Ben-Hayoun

Souvent, la presse étrangère et israélienne dépeint ce qui s’est passé dernièrement en Israël en termes de “conflit communautaire”.  Par conséquent, des personnes de “bonne volonté ” estiment qu’il faut rétablir la “coexistence”.

A charge de démontrer pourquoi ces approches sont totalement inappropriées.

 Il n’y a pas conflit communautaire en l’occurrence comme par exemple en France. En juin 2020, il y a eu des affrontements entre des maghrébins et des tchétchènes à Dijon. Là effectivement deux communautés, la maghrébine et la tchétchène, ont été en conflit violent.

En Israël, le peuple souverain qui a combattu pour son Indépendance est le peuple juif, la Nation d’Israël composée aujourd’hui des citoyens d’Israël. Au sein de cette nation, plusieurs communautés : les séfarades et les ashkénazes, la communauté des originaires du Maroc, la communauté des originaires de Russie, la communauté des originaires de France, la communauté ultraorthodoxe, la communauté des implantations de Judée-Samarie, la communauté des kibboutzim, la communauté du Hi Tec, etc. composant la Nation d’Israël selon des catégories d’origine diasporiques, géographiques, ou d’obédience religieuse, idéologique ou autres. D’autre part, plusieurs minorités non-juives agrégées à la Nation d’Israël : la communauté druze, la communauté chrétienne, la communauté tcherkesse, la communauté arabe, etc., des communautés ethniques accolées à la Nation juive d’Israël souveraine dans son Etat.

Manifestation à Jaffa de citoyens israéliens arabes brandissant drapeaux palestiniens

Quand des Arabes se sont soulevés lors de ces émeutes à Acre, à Haïfa, à Lod, à Jaffa, à Jérusalem et ailleurs, ce n’était pas des confrontations entre la communauté arabe et la communauté juive, mais une insurrection de la minorité arabe contre l’Etat juif et contre ses citoyens.

Deux jeunes Juifs attaqués par des dizaines de manifestants pro Hamas leur rendant les coups à New York

Afin d’établir le diagnostic le plus juste, il faut éviter l’écueil de plaquer sur Israël la réalité d’affrontements communautaires entre Juifs et musulmans dans des banlieues françaises et comme aux Etats-Unis lors de manifestations propalestiniennes à New-York ces derniers jours.

Heurts intercommunautaires entre Tchétchènes et Maghrébins à Dijon

On ne dit pas en France qu’il y a violence entre la communauté française et la communauté arabe du fait que les Français en France ne constituent pas une communauté mais la Nation française souveraine.

 C’est là que le langage véhicule une idéologie fallacieuse destinée à anesthésier les esprits du véritable problème, à savoir que globalement, pas nécessairement pour tous ses membres, la communauté arabe se perçoit elle-même en conflit avec l’Etat d’Israël et le rejette en tant qu’Etat juif.

Drapeau canadien

Une communauté ne “coexiste” pas avec la Nation au sein de laquelle elle est indexée tout simplement parce qu’il n’y a pas parité entre la Nation et telle ou telle communauté. Exception  des pays multinationaux par définition comme le Canada ou coexistent à parité les Francophones et les Anglophones qui s’entendent à faire partie du même pays sous le même drapeau –  ou alors la Belgique où effectivement coexistent les Wallons et les Flamands – la Grande Bretagne où coexistent les Anglais, les Gallois, les Ecossais et les Irlandais chacun sur son propre terroir et fier de son identité propre, de sa langue, de ses poètes et écrivains, du  sang versé sur les champs de bataille et de sa longue histoire de contribution au Royaume Uni et son allégeance totale et absolue à la Couronne britannique.

Régiment royal écossais lors de la Première Guerre mondiale

 Une communauté au sein d’un Etat nation comme la France ou comme Israël demande humblement à y être acceptée et s’y agrège par l’allégeance de chacun de ses individus.

L’exemple le plus représentatif étant celui des communautés juives de l’exil à travers le monde. En France, aux Etats-Unis ou en Australie ou en Indonésie, les Juifs constitués en communautés juives ne coexistent pas avec la Nation au sein de laquelle ils sont intégrés. Ils lui prêtent humblement allégeance et c’est à ce prix qu’ils en obtiennent la citoyenneté et l’égalité des droits. La France est l’exemple école de cette condition juive moderne d’intégration dans la citoyenneté depuis Napoléon Bonaparte.

Les Juifs de France prêtant allégeance à Napoléon – 30 mai 1806

Imaginons l’inimaginable, à savoir une communauté juive dans un de ces pays s’identifiant avec les ennemis dudit pays comme des Arabes d’Israël s’identifient avec les ennemis de notre Etat. Ces Juifs ne pourraient pas y rester une seconde de plus.

 Les dernières élections de mars 2021 où 90% des suffrages arabes d’Israël sont allés aux partis politiques soutenant les ennemis d’Israël et le terrorisme nazislamiste, cela en atteste de façon criante et flagrante.

Manifestation pro-palestinienne à Tel-Aviv

Juste un échantillon de quelques villes arabes pour mesurer le spectre des votes au dernières élections du 23 mars 2021. (le lecteur est invité à vérifier par lui-même sur le site gouvernemental des résultats électoraux par localité)

Oum El Fahm : 80,48% des voix pour la liste arabe unifiée ; 13,74% pour le parti islamiste  Ra’am – le premier parti sioniste dans cette ville, le Likoud, n’y obtient que 1,44% des voix. C’est-à-dire que les listes antisionistes identifiées aux ennemis d’Israël ont obtenu 94,22% des suffrages à Oum El Fahm.

Baka Elgharbiyeh

Baka Elgharbiyeh, près de Hadera, localité souvent louée pour la “coexistence” avec les voisins juifs : Liste arabe unifiée – 57,05% des voix ; Ra’am – 34,19% ; Likoud – 1,51% des voix ; soit 91,24% des voix pour les listes antisionistes ennemies de l’Etat juif.

Nazareth

Nazareth, la plus grande ville de Galilée abritant une population chrétienne et musulmane dont on dit que le maire souhaiterait coopérer plus avec le Gouvernement et se serait rebellé contre le leadership arabe à la Knesset, voyons voir ce que ses administrés en pensent : Liste arabe unifiée – 64,73% ; Ra’am – 23,92% ; Likoud – 3,92% ; soit 88,65% des suffrages pour les listes ennemies d’Israël à Nazareth.

Sahnin dont l’équipe de football est en première division et dont le maire  membre du Likoud  ayant soutenu la candidature de Netanyahou aux élections de 1996 : Liste arabe unifiée – 61,82% ; Ra’am – 35,36% ; Likoud – 0,57% ; soit 97,18% des suffrages pour les listes ennemies d’Israël (?!).

Rahat dans le Néguev

Rahat dans le Néguev, la plus grande localité bédouine où certains même servent dans les forces de sécurité, dans Tsahal : Liste arabe unifiée – 62,92% ; Ra’am – 22,12% ; Likoud – 6,08% ; soit 85,05% des suffrages pour les listes ennemies d’Israël (?!).

Taybeh

Taybeh, réputée la “ville de la tolérance”, mitoyenne de Kfar Saba : Liste arabe unifiée – 66,39% ; Ra’am – 25,93% ; Meretz le parti israélien d’extrême gauche – 4,15% ; Likoud – 0,77% . Soit 92,32% des suffrages pour les listes ennemies d’Israël dans la “ville de la tolérance”(?!)

Mosquée à Abou Ghosh

Une localité arabe réputée dérogeant à cette tendance, connue pour avoir pris fait et cause pour le sionisme déjà avant l’Indépendance d’Israël en 1948, où beaucoup servent dans les forces de sécurité, à proximité de Jérusalem, la ville d’Abou Ghosh : Liste arabe unifiée – 48,84% ; Ra’am – 17,00% ; Likoud – 24,45% ; soit 65,84% des suffrages pour les listes ennemies d’Israël (?!).

C’est-à-dire que même à Abou Ghosh la “sioniste” et la pastorale, les listes ennemies obtiennent une majorité écrasante. Et c’est avec cela qu’on veut nous faire croire à la “coexistence” ?!!!

Epinal en Israel – Infirmières juive et arabe à l’hopital

 Dans une ultime tentative de déni, on nous objectera cette image d’Epinal de collaboration idyllique sur les lieux de travail et dans les échanges commerciaux. Comme si l’ascension économique et l’intégration socio-professionnelle exprimeraient plus une opinion profonde que le vote arabe à 90% en moyenne pour les partis politiques identifiés aux ennemis d’Israël ????!!!!!!

Selon ces résultats, au grand maximum, entre 2 et 10% seraient éventuellement susceptibles de reconnaitre la légitimité de l’Etat juif.

Le mythe de la “coexistence”, produit d’exportation vendu dans le monde entier

On ne peut plus se cacher derrière son petit doigt. Cette communauté a tout simplement soutenu et a participé globalement à l’effort de guerre terroriste du Hamas par ses émeutes et pogroms et surtout pas les prises de position non-ambiguës de ses élus et intellectuels. Il n’y a pas eu dans le secteur arabe du pays une seule manifestation brandissant des drapeaux d’Israël de soutien à l’Etat dont ils sont citoyens au moment où plus de la moitié de leurs concitoyens étaient sous les tirs de missiles du Hamas. Non seulement pas de solidarité avec leur Etat en guerre, mais insurrection et remise en cause de cet Etat !!!! Il faut être aveugle, sourd, et demeuré pour ne pas en prendre acte.

Ygal Yehoshoua Hy’d, 56 ans, lynché lors d’un pogrom à Lod, décédé de ses blessures

Une fois le diagnostic établi, une première mesure, avant toute chose, aurait consisté à diligenter une procédure pour déchoir de la citoyenneté israélienne sur le champ tout émeutier appréhendé ou filmé en flagrant délit tel que le Droit israélien le stipule (ce qui n’est malheureusement jamais appliqué et reste lettre morte).  En seconde phase, entreprendre son expulsion en dehors des frontières d’Israël.

Le député de Otzma yehoudit, Itamar Ben Gvir, lors de l’enterrement de la victime du lynchage, Ygal Yehoshoua Hy’d

 Or, on est encore loin du diagnostic juste. On préfère invoquer des prétextes pour simplets. Ce discours hallucinant selon lequel le Gouvernement ou notre ami le député Itamar Ben Gvir qui par sa bienveillance juive et sa vigilance a alerté l’Etat et les média, seraient à l’origine de ces troubles ???!!! Ce constat procédant plus de lâcheté que d’erreur d’appréciation (le pire étant ceux qui le savent, mais n’osent se compromettre et nous échafaudent tout un discours savant tournant autour du pot) ceci afin de pouvoir s’auto-intoxiquer et palabrer stérilement sur les “conflits communautaires” et sur la “coexistence”.