Par Frédéric Sroussi
Selon le Washington Post – daté du 11 mai dernier qui cite des sources officielles américaines – l’Administration Biden aurait “offert” à Israël son aide afin de trouver le lieu où se cachent les chefs terroristes du Hamas, Yahia Sinwar et Mohamed Deif (cerveaux des massacres génocidaires du 7 octobre) et à repérer la plupart des tunnels creusés par les djihadistes. La proposition américaine comporte cependant une condition : Israël ne doit pas lancer d’opération militaire d’envergure à Rafah.
Cette information, si elle était avérée, représenterait – comme nombre de Juifs américains l’on déjà dit – un coup de tonnerre et une preuve de plus de l’incroyable trahison dont se rend coupable chaque jour davantage l’Administration Biden vis-à-vis de son allié juif au Proche-Orient.
En effet, pourquoi proposer cette offre seulement maintenant alors que la guerre dure déjà depuis 7 mois ? Cette aide américaine aurait pu éviter la mort de plus de 600 soldats israéliens et aurait permis la libération de tous les otages encore détenus par les barbares islamistes !
Quel est donc le mobile qui aurait poussé le Président Joe Biden, son Secrétaire d’État Antony Blinken, le chef de la CIA William J. Burns – et d’autres – à laisser Israël seul face à son sort tragique?
Un rappel historique, celui de la Guerre de Yom Kippour, pourrait bel et bien en expliquer la sinistre et cynique “raison”.
En 1973, Israël fut attaqué une fois de plus – et le jour d’une célébration religieuse juive tout comme ce fut le cas le 7 octobre – par les armées égyptiennes et syriennes avec l’aide de contingents militaires étrangers et le soutien de l’URSS.
Guerre froide oblige, les Américains se devaient de répliquer et d’aider leur allié juif, qui se retrouvait pour la première fois depuis 1949 débordé par une attaque conjointe. Les Américains décidèrent donc d’envoyer des armes et du matériel militaire à Israël pour faire face à ses ennemis arabes. Seulement, les livraisons d’armes se firent attendre, problème de logistique diront les Américains (qui n’ont jamais de problèmes de logistique…) mais aussi certitude que les Israéliens allaient gagner cette guerre (les Israéliens, eux, n’en étaient pas sûrs du tout !).
En 1976, coup de tonnerre ! L’ancien chef des opérations navales de la marine américaine, l’Amiral Elmo R. Zumwalt, révèle dans un livre intitulé “On Watch” que c’est le chef de la diplomatie de l’époque en personne, le célèbre Henri Kissinger, qui aurait “bloqué” (ou du moins retardé) les livraisons d’armes à destination d’Israël, et l’amiral d’écrire : “Je ne dis pas qu’il (Kissinger) voulait qu’Israël perde la guerre, il voulait juste qu’Israël ne puisse pas gagner de manière décisive.Il voulait qu’Israël saigne juste assez afin de pouvoir influer sur (l’État hébreu) dans sa vision diplomatique de l’après-guerre”. (Admiral Zumwalt ; “On watch : a memoir”, 1976)
Accusations gravissimes mais tout à fait plausibles quand on sait que les Occidentaux, l’Amérique en tête, ont toujours (jusqu’à aujourd’hui, comme on le voit encore !) empêché Israël de vaincre ses ennemis de façon déterminante.
Dès lors, le “Laissez-les saigner juste assez” n’est-il pas encore le mot d’ordre de la stratégie américaine vis-à-vis d’Israël ? Nous pouvons légitimement penser que oui !
Allons même plus loin car, si nous y réfléchissons un tant soit peu, comment se fait-il que les services de renseignements américains qui sont aujourd’hui les meilleurs du monde, et de loin, ceux-là mêmes qui seuls contre tous, avaient averti en 2022 de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, puis en 2024 de l’attaque directe de l’Iran des ayatollahs contre Israël, ne furent étrangement pas en mesure de prévenir Jérusalem de l’imminence des attaques du 7 octobre 2023 ? Curieux ! Ces massacres prirent – au dire même d’un responsable du Hamas – deux années de préparation. Il est clair qu’ils ne furent pas – vu leur ampleur – organisés sur un coin de table à Gaza entre deux verres de lait de chèvre fermenté.
Une telle attaque a requis l’utilisation d’émissaires et de liaisons radio entre les différents chefs du Hamas, dont certains sont hors de Gaza, et des États qui les soutiennent comme l’Iran et le Qatar (et peut-être même la Turquie). N’oublions pas aussi que le Qatar héberge non seulement le bureau politique du Hamas mais aussi… la gigantesque base de l’armée américaine d’Al-Udeid, la plus grande du Moyen-Orient !
Alors, la première puissance au monde ne savait-elle vraiment rien de l’effroyable attaque qui se préparait contre Israël ?
“Laissons-les saigner juste assez”…
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