Par Meïr Ben-Hayoun

L’affaire des immigrants illégaux non expulsables met en relief le scandale que constitue l’histoire qui suit. Un couple de Français venu en Israël pour un processus de conversion a été refoulé du pays du fait qu’il y est resté après le terme du visa de touristes de trois mois. Une mauvaise gestion de leur dossier de conversion a été à l’origine de cet imbroglio. Cette mesure d’expulsion a été prise en dépit de l’avis favorable à leur conversion de l’oulpan de conversion où ils étaient inscrits. On peut comprendre cette mesure administrative où un résident étranger est expulsé s’il ne respecte pas les termes du visa bien qu’entré légalement dans le pays. Au demeurant, cette expulsion est toutefois incohérente au regard de dizaines de milliers d’immigrants illégaux qui ont forcé les frontières du pays et ne présentant aucune affection pour le peuple juif ni pour la terre d’Israël si ce n’est pour y trouver du travail. Malgré le désastre dans lequel ces illégaux ont plongé des quartiers entiers de Tel Aviv, la justice ne les expulse pas et ceci en dépit de la législation israélienne.

 

Manifestation d’immigrants illégaux à Tel Aviv

Dans le cas de ce couple de Français qui n’est pas immigrant illégal venu d’Afrique, l’Administration a appliqué les mesures d’expulsion à la lettre sans prendre en considération le but de sa venue en Israël.

Mais ce n’est pas tout. Depuis son expulsion d’Israël, ce couple a achevé son processus de conversion auprès d’un rabbinat des plus sévères à la conversion en France. Cela fait plus d’un an et demi donc que ce couple est juif et près de trois ans qu’ils sont en dehors d’Israël avec leurs valises prêtes pour le départ à Sion.

Aucun candidat à l’Alyah n’est aussi empressé et passionné que ces deux-là à débarquer en Israël. Depuis leur expulsion vers la France, ils sont ballotés entre espoir et désespoir de trouver une issue positive. Ils sont probablement les derniers prisonniers de Sion dans le monde: non pas que leur pays actuel leur interdise de partir pour Israël, mais l’administration ici leur interdit l’entrée dans le pays pour encore quinze ans (?!), la raison invoquée étant que lors de leur séjour, ils étaient restés bien au-delà de la période du visa de touriste. Et ce couple n’est pas si jeune, dans la cinquantaine.

Arrivée d’Olim de France

Dorénavant juif depuis sa conversion, ce couple est par conséquent éligible à la Loi du Retour. Or l’entrée en Israël lui est toujours interdite pour encore quinze ans. Au début, on les a informés qu’il leur fallait attendre neuf mois après leur conversion pour que leur dossier de candidature à l’Alyah soit traité. Or cette période de neuf mois est passée depuis longtemps.

La nouvelle donnée, à savoir leur appartenance au peuple juif n’a point modifié cette mesure draconienne. Une fois convertis, ils avaient espéré que cette mesure d’interdiction serait levée. Ils font toutes les démarches pour tenter de la faire modifier, mais en vain et aucune explication ne leur a été fournie jusqu’à présent.

Si nous ne connaissions pas personnellement ce couple, nous ne pourrions croire à cette histoire kafkaïenne. Tous les détails susmentionnés sont malheureusement authentiques. Nous ne dévoilons pas leurs identités à ce stade de crainte de rendre la solution à leur drame encore plus inextricable.

Si ce couple avait été un couple d’immigrés illégaux d’Afrique sans intention de se fondre au peuple juif et de partager son destin national en Israël, il serait actuellement ici nullement inquiété d’expulsion. Alors que tout un spectre d’organisations dites humanitaires disposant de ressources colossales se mobilisent pour les immigrants clandestins, aucune ne le fait pour ce couple de convertis au judaïsme aspirant de tout leur être à s’installer à Sion. C’est un méga scandale dont nous sommes responsables.