Il y a 30 ans, le 18 heshvan 5751, le 5 novembre 1990, le Rav Meir Kahana hy’d était assassiné par un nazislamiste à New York.

Comme je le fais tous les ans à l’approche de l’anniversaire de son assassinat, j’ai proposé à des media juifs francophones d’évoquer le souvenir du Rav Meir Kahana Hy’d. Un seul medium a répondu positivement. Or la focalisation sur les élections américaines a éclipsé tout le reste, de sorte que je n’ai pas encore été sollicité à en parler.

 Quand on parle aujourd’hui du parti-pris violent des media aux Etats-Unis qui vont jusqu’à censurer le Président Trump au milieu d’un discours, lorsque leurs confrères du main stream en Israël et dans le monde leur emboîtent le pas et justifient cette censure, chose inouïe pour la presse, il nous faut chercher la racine et établir la genèse de ce phénomène.

 

Il y a plus de 30 ans, le Rav Kahana Hy’d a été le premier à être systématiquement censuré. Il était depuis la fin des années 60 une personnalité juive de premier plan célèbre dans le monde entier et ayant défrayé la chronique aux Etats-Unis. Quand il est devenu député à la Knesset de 1984 à 1988, tous les media israéliens alors, télés, radios, presse sur papier, se sont entendus pour ne pas le laisser paraître ne serait qu’une minute, ni pour le solliciter à répondre à leurs questions ni à le faire participer à un débat.

Cela était illégal selon le Droit israélien. Le Rav Kahana diligenta un recours à la Cour suprême pour que la radio et la télé alors service public et donc tenus par la Loi à donner écho à tous les courants de la Knesset, lui donnent la parole. Bien qu’il obtint gain de cause, ces médias n’obtempèrent pas car ils savaient que le pouvoir judiciaire ne leur ferait rien en dépit du verdict pour la forme.

Aujourd’hui, ce n’est plus seulement le Rav Kahana, mais le Premier ministre Netanyahou à qui on coupe l’antenne au milieu quand il expose au public sa politique. Et cette nouvelle tendance a traversé l’Atlantique jusque dans la patrie de la liberté d’expression absolue, les Etats-Unis d’Amérique. Le citoyen numéro un des Etats-Unis ne peut pas terminer un discours où il dénonce les irrégularités lors du scrutin pour les élections présidentielles.
A ce titre, il est à remarquer que cette censure opérée par les media à l’encontre de dirigeants d’Etats comme Trump, le plus grand ami du peuple juif et d’Israël à la Maison Blanche, ou au Premier ministre Netanyahou, cela coïncide avec le 30ème anniversaire de l’assassinat de la personnalité du monde juif et d’Israël qui a été non seulement la plus censurée et ce jusqu’à aujourd’hui, 30 ans après son décès, mais le plus trainé dans la boue et conspué par les médias en Israël.

L’an dernier, à l’occasion du 29ème anniversaire de son assassinat, quand timidement le souvenir du Rav Kahana a été évoqué par Eliana Gurfinkel sur Qualita, le patron a censuré cette émission en la retirant. Le patron de Qualita a pris depuis contrôle de la plupart des radios juives parisiennes ainsi que d’ActuJ de sorte qu’on peut prendre la mesure de l’étroitesse au débat juif d’idées dans ces médias.

Pour protester, je lui ai envoyé l’an passé une lettre ouverte qui était également un moyen de se souvenir qui était le Rav Kahana, ce Grand Cohen mort en Kiddoush Hashem selon les critères de la Halakha.

Avec amour d’Israël

Meir Ben-Hayoun