Par le docteur Michael Ben Ari[i]
Traduction de l’hébreu par Meir Ben Hayoun
Cet article est la traduction française d’un passage du livre que vient de publier le docteur Ben Ari, חזון ופגיון, “l’idéal et la dague”, une étude monumentale sur l’islam et le Djihad à laquelle son auteur a consacré quatre années et qui, quelle coincidence, a été achevée lors des premiers mois suivant le 07 octobre.
Les évènements de mars à juin 2007 à Gaza, le fatah ne pourra jamais les oubliera. Durant cette période, la “branche militaire” du hamas a exécuté sans merci des hommes du fatah. Dans ces effusions de sang mutuelles, des massacres et lynchages ont été perpétués. Le prix du sang a été essentiellement payé par les hommes des appareils de sécurité du fatah massacrés par cette cruauté bestiale qui les caractérise, jetés des toits d’immeubles vers leurs morts ou à qui on a tiré dans les genoux pour les estropier. Tout cela devant la foule des gazaouis exultant de joie. La maison d’Arafat fut pillée et le domaine de la présidence bombardé par des obus de mortiers. Pris de panique, les terroristes du fatah encore en vie, s’enfuirent en direction des barrages de Tsahal en implorant les militaires israéliens de les laisser trouver refuge en Judée-Samarie ou en Jordanie. Certains prirent la fuite vers l’Egypte.
L’accord de la Mecque signé le 7 février 2007 était censé éviter cela. Son objectif était d’empêcher une guerre interne et de régler les modalités du pouvoir commun par le hamas et par le fatah. Il s’avéra que cet accord était une tromperie du hamas. La signature de Haniyeh dans la “sainte mosquée” à la Mecque a été enfreinte du moment qu’il a compris qu’il était suffisamment fort pour renverser le pouvoir mécréant du fatah et l’éradiquer de Gaza, ceci en première phase. Les accolades, les embrassades, les chaleureux baisers, les belles promesses et les signatures dans une cérémonie en grande pompe sous l’égide du Roi saoudien, tout cela s’est soldé, comme souvent dans le monde musulman, par un bain de sang. Les deux parties savaient très bien que si c’était le fatah qui avait eu la supériorité, ça se serait terminé de même manière, mais pour le hamas.
On peut donc dire que c’est la première fois que la théorie de Hassan El Bana[ii] a prouvé qu’elle est en mesure d’aboutir à la phase finale d’ériger une entité étatique islamiste. Quarante ans, c’est ce qu’il a fallu au hamas pour que, d’un petit groupuscule ésotérique, il devienne une force politique et militaire imposant son ordre du jour à la communauté internationale et qui défait ses ennemis internes.
A partir de là, le hamas défiera l’Etat d’Israël continuellement par des tirs de missiles sur ses civils, en incendiant les champs du pourtour de la Bande de Gaza, et en perpétrant une offensive meurtrière sur ses localités et bases militaires, en prenant en otages des centaines de ses civils, femmes, hommes, enfants ainsi que militaires hommes et femmes.
De là, Gaza n’est plus un camp de réfugiés densément peuplé, pauvre et malheureux. La Bande de Gaza du hamas a considérablement réhaussé son statut dans l’univers musulman comme porteuse de l’étendard de la victoire de l’islam sur le “Satan sioniste”. Elle est la protégée d’Etats musulmans avec en tête l’Iran, la Turquie, l’Egypte, le Qatar et même l’Indonésie.
Ces Etats musulmans voient en la Bande de Gaza une tête de pont (proxy) audacieuse et victorieuse. Elle fait l’objet d’admiration pour les enclaves islamisées en Amérique du Nord et en Europe, plus particulièrement en France et en Grande-Bretagne, qui lui versent des sommes faramineuses pour son industrie djihadiste. Elle constitue une adresse pour la pseudo-compassion d’organisations internationales de “droits de l’homme” luttant pour “libérer Gaza” (Free Gaza). Ceci afin que l’objectif pour lequel elle existe soit accompli : l’extermination de l’Etat d’Israël.
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[i] Docteur Michael Ben Ari, historien spécialiste de la période du Second Temple, fondateur avec Baroukh Marzel du Parti Otzma yehoudit. Député de la Knesset de 2009 à 2013 au sein de la liste commune Ihoud Léoumi. C’est à Michael Ben Ari qu’on doit l’adage qu’il a prononcé en 2018 aux abords de la Bande de Gaza: “Celui qui fuit Gaza, Gaza le poursuivra”. Cela lui a été imputé comme preuve d'”incitation au racisme” qui lui a valu d’être disqualifié par la cour suprême de pouvoir se présenter aux élections de la Knesset en 2019.
[ii] Hassan El Bana (1906-1949), instituteur égyptien, fondateur des frères musulmans dont le hamas est la filiale arabe en Eretz Israël. El Bana, grand admirateur d’Hitler, est considéré comme le père de l’islamisme du XXème siècle. Il est le grand-père de Tariq Ramadan
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