Lorsque les différentes mesures prises par Israël semblent incohérentes et nous laissent perplexes, la tendance consiste à tenir pour responsables le Premier ministre Netanyahou et son Gouvernement. Cela atteste d’une méconnaissance de la réalité d’un État où diverses forces énormes tirent la couverture vers elles. Pire, dans notre cas, des forces du deep state, du système de la défense, du pouvoir judiciaire et des élites médiatiques font tout pour saboter les initiatives de Netanyahou et pour l’éliminer, ce qui porte préjudice à toute la société israélienne et se traduit par les tragédies actuelles. 

Alors que les médias s’efforcent de dépeindre négativement les capacités du Premier ministre en matière de défense nationale, la vérité doit être dite. Dès le premier instant où Netanyahou a accédé au Bureau du Premier ministre, le système de la défense et dans son sillage, le système judiciaire et les médias, lui ont été délibérément hostiles. Ils ont tout fait pour lui mettre des bâtons dans les roues et le faire chuter par des dizaines de procédures judiciaires dont aucune n’a abouti. En effet, Netanyahou était perçu alors comme celui qui allait compromettre les accords d’Oslo et torpiller la création d’un Etat arabe dit “palestinien” sur la terre d’Israël, en Judée Samarie et à Jérusalem.  Netanyahou allait briser les idoles des élites israéliennes s’offrant à des chimères suicidaires.

Le Général Amnon Lipkin Shahak

Le Premier Chef d’Etat major hérité par Netanyahou suite à son élection en mai 1996 était le Général Amnon Lipkin Shahak. Ce dernier avait été nommé au sommet de la pyramide militaire par le Gouvernement Rabin/Pérès. Lipkin Shahak fut démobilisé de Tsahal en 1998. Il érigea une formation politique en vue des élections de 1999, le “parti du centre”. Son premier slogan fut “Netanyahou est un danger pour la défense d’Israel”. Ceci en dépit du fait que sous Netanyahou et sa politique de ne rien céder à Arafat, le nombre d’attentats terroristes diminua de façon drastique par rapport à l’époque de Rabin puis de Shimon Pérès.

Yossi Baum nous rappelle toute la série des derniers développements où cette opposition pathologiquement obsessive à la personne de Netanyahou et à son Gouvernement, comment elle compromet gravement la défense d’Israël. Meir Ben Hayoun

Meir Dagan, le Directeur du Mossad de 2002 à 2011

  • En 2010, l’initiative d’attaque sur l’Iran compromise

Ces médias depuis lors et jusqu’à présent ne cessent de le brocarder sur le sujet iranien. Ils ne daignent pas mentionner ce simple fait : Netanyahou avait instruit le Chef d’Etat-major d’alors Gaby Ashkenazi ainsi que le Directeur du Mossad, Meïr Dagan, à engager les préparatifs pour une attaque sur le programme nucléaire iranien.

Il faut se souvenir qu’à ce stade, l’Iran n’était encore que peu avancé dans son projet nucléaire et qu’il n’était pas encore question d’un accord international quel qu’il soit. Des conditions relativement favorables et optimales pour une offensive.

Gabi Ashkenasi, Chef d’Etat-major de 2007 à 2011

Ceci hormis l’effet dissuasif face aux Etats-Unis. En effet, si on avait vu qu’Israël se préparait sérieusement à attaquer en Iran, l’Administration américaine aurait pris toutes les mesures pour faire pression sur Téhéran par des sanctions très dures, ceci avant de faire l’économie d’un “mal de tête” au Moyen-Orient. Au passage, le ministre de la Défense d’alors, Ehoud Barak, avait ordonné avec Netanyahou à l’armée de se préparer à l’offensive. Or le système de la défense refusa. Dagan se justifia en invoquant des motifs juridiques (une opération pouvant mener à une guerre nécessite d’être agréée par le conseil des ministres, retenez ce motif-là). Ashkénazi refusa invoquant que l’armée n’avait pas les capacités opérationnelles pour cela. Il est à préciser toutefois que sur le motif réel de ce refus, la controverse est toujours en cours.

Le fait est, effectivement, qu’en 2012 lorsqu’aux Etats-Unis, il y avait une crainte sérieuse qu’Israël lance une offensive sur l’Iran, cela entraina toute une série d’actions effectives de la Maison Blanche contre Téhéran. Au final, il est fort plausible que pendant treize années la menace nucléaire iranienne plane au-dessus de nous juste en raison de l’insubordination de deux haut fonctionnaires d’Etat, le Chef d’Etat-major et le patron du Mossad. Avec tout ce que cela implique !!!

  • 2009, faire plier le Hamas.

Au passage, dans le reportage du programme télévisé “Ouvda” qui avait dévoilé cette affaire, l’ancien Premier ministre Olmert avait été interviewé. Il avait lourdement insinué que Barak son ministre de la Défense avait empêché des opérations programmées par l’échelon sécuritaire, ceci pour des raisons peu avouables. A rappeler que les proches d’Olmert avaient également accusé Barak d’avoir empêché d’en finir avec le Hamas lors de l’Opération Plomb durci en 2009.

Cela signifie qu’avant Netanyahou, il y a dans les gênes du système de la défense cette effronterie d’insubordination au Premier ministre quel qu’il fut. S’il en était ainsi pour Olmert, a fortiori d’a fortiori pour Netanyahou.

Dan Haloutz, Chef d’Etat-major lors de l’abandon de la Bande de Gaza et lors de la seconde guerre du Liban. Démissionna suite aux conclusions de la commission d’enquête Vinograd et grand meneur de la rébellion des pilotes de chasse.

  • 2006, la Seconde Guerre du Liban

Et voici un autre exemple, également face à la gauche et d’autant plus grave que cela s’est déroulé au sein de l’armée. Omer Dank, un des meneurs de la protestation des pilotes insubordonnés. Dans son blog, relatant son expérience de la Seconde Guerre du Liban au sein de l’Armée de l’air. Il y décrit une série de cas où lui est ses camarades ont tout simplement passé outre les instructions du Chef d’Etat-major Dan Haloutz du fait qu’elles n’étaient pas conformes au Droit de la guerre selon lui.

C’est-à-dire que même à l’intérieur du système, tout commandant subalterne se fait justice lui-même face au grand patron. Si en plus, ce dernier n’est pas Dan Haloutz le Chef d’Etat-major de l’abandon de la Bande de Gaza, mais Netanyahou, pas besoin de deviner. Et d’ailleurs….

Le Conseiller juridique du Gouvernement Mandelblitt préposé par les élites à faire tomber le Premier ministre

  • 2019, l’annexion de la Vallée du Jourdain :

Selon ce qui a été rapporté par le journaliste Ben Caspit, avant les élections de 2019, Netanyahou voulait annexer immédiatement la Vallée du Jourdain à Israël (avec un accord tacite de l’Administration Trump), si ce n’est les grosses huiles du système de la défense qui se sont radicalement opposées à cela et l’ont fait savoir à Washington.

Tout un chacun sachant comment les choses fonctionnent en coulisses comprend pourquoi Netanyahou a reculé : la judiciarisation à outrance. En effet, le Conseiller juridique du Gouvernement, Mandelblitt aurait fait de l’obstruction pour toute sorte de prétextes comme le fait que nous étions à la veille des élections, etc. Et si Mandelblitt avait hésité à agir ainsi, ce serait arrivé à la Haute cour de justice qui en toute probabilité aurait interdit cette initiative du Premier ministre pour le motif que le système de la défense s’y oppose.

L’accord de la Maison Blanche pour l’annexion de la Vallée du Jourdain

A notre attention : c’est ainsi qu’a été définitivement enterrée la possibilité d’annexion de cette partie d’Eretz Israël. C’est-à-dire que le système de la défense en coordination avec le système judiciaire a saboté l’annexion historique de la Vallée du Jourdain pourtant consentie avec la Maison Blanche.

Le Premier ministre évacué par l’alerte de tirs de missiles lors d’un meeting électoral à Ashdod en 2019

  • 2019, Représailles contre le Hamas

La même semaine, au cours d’un meeting électoral à Ashdod, l’alarme “couleur rouge” annonçant les tirs de missiles du Hamas a été entendue. Dans la mémoire publique, a été gravée cette image où le Premier ministre a interrompu son discours et est descendu de la scène pour être évacué dans un abri.

Ce culot du Hamas exigeait une réponse nette et claire. Lors d’une concertation sécuritaire à la Kyria, Netanyahou exigea toute une série de mesures de représailles contre le Hamas. “Niet” fut la réponse des responsables du système de la défense. Netanyahou insista. Il fut invoqué qu’un “responsable juridique” aurait stipulé : “même pour des opérations de cette nature, il faut l’accord du cabinet ministériel de la défense”.  Netanyahou releva le défi. Il convoqua pour une concertation téléphonique les membres du cabinet en leur expliquant ce que selon lui, Tsahal devait agir. Il obtint leur accord. Or, toujours d’après Ben Caspit, sans avoir fait entendre l’opinion des grosses huiles du système de la défense, il instruisit Tsahal à faire les préparatifs. C’est alors que s’est ingéré notre conseiller juridique Mandelblitt, toujours lui, spécifiant que malgré sa “profonde affection” pour Netanyahou, il n’a pas le choix si ce n’est de statuer que le Premier ministre doit permettre aux grosses huiles de la défense de faire entendre leur opinion aux membres du cabinet.

Les horreurs innommables du Hamas

Ainsi, une fois de plus, une action que Netanyahou voulait entreprendre contre le Hamas fut interceptée. C’est là qu’il faut rappeler le caractère fallacieux de cette accusation attribuant au Premier ministre la paternité de la conception du laxisme envers le Hamas. Ceci au moment où le système de la défense s’était empêtré à lui déployer un tapis rouge.

Ce n’est pas la seule fois où Netanyahou a mis en relief le fait que la gauche torpille sans vergogne toute initiative bénéfique pour l’Etat d’Israël. Même les accords d’Abraham ont été contractés à l’insu de Gantz et d’Ashkénasi, comme un fait accompli. Netanyahou avait très bien compris que s’il les avait mis au courant au préalable, ces accords auraient été torpillés.

Gali Baharav Miara, l’actuelle Conseillère juridique du Gouvernement empêchant que l’état d’urgence soit proclamé depuis le 7 octobre dernier et torpillant les mesures de l’exécutif

On peut poursuivre avec d’autres épisodes. Toutefois le principe est on ne peut plus clair : à chaque fois qu’on est surpris par telle ou telle manœuvre sécuritaire de Netanyahou, pourquoi procède-t-il ainsi et pas comme cela, il faut vérifier avant tout quelle est la position de la gauche. En effet, si la gauche est susceptible de s’opposer à une initiative de Netanyahou, ce dernier n’a aucune chance de pouvoir la mettre en œuvre. Toute action sera stoppée sur le champ par les grosses huiles de la défense, sinon par la Conseillère juridique du Gouvernement, ou sinon par la Haute cour de justice.

Il faut bien le comprendre. Le système de la défense s’est inféodé à la Haute cour de justice et non au Premier ministre tel que la Loi le stipule. C’est la raison pour la campagne d’insubordination de cette année passée, des menaces sur la personne de Netanyahou et de l’absence d’activités militaires pourtant nécessaires.

Le Chef d’Etat-major en exercice, Hertzi Halevi

De quelle manière alors Netanyahou obtient des informations sécuritaires ? Il est probable qu’il octroie plus de poids aux éléments qu’il a nommés comme le Conseil national de sécurité ou son secrétaire militaire. Si ce n’est que le secrétaire militaire choisi par Premier ministre, mais dont la nomination doit être entérinée par le Chef d’Etat-major. Or ce dernier n’a toujours pas donné son aval. De sorte que le Premier ministre n’a toujours pas de secrétaire militaire. Le Chef d’Etat-major Hertzi Halévy retient cette nomination.

Le Général à la retraite Izthak Brik, décoré de la Guerre de Kippour

C’est absurde à tel point qu’on se frotte les yeux si on a bien lu ce qu’on a lu. Comme l’a fait remarquer l’ancien Général Itzhak Brik : le Chef d’Etat-major fait de l’obstruction à la nomination du secrétaire militaire du Premier ministre que ce dernier souhaite avoir.  Rien que pour cela, Halévy aurait dû être limogé bien avant les massacres du 7 octobre.

Elam Maor, membre de l’équipe d’intervention du kibboutz Beeri qui a informé le Premier ministre en temps réel

Au passage, il a été publié qu’une conversation avait eu lieu entre Netanyahou et Elam Maor, un des combattants d’une équipe d’intervention civile d’une des localités du pourtour de la Bande de Gaza à 12h00 le 7 octobre alors que le massacre était perpétré. Cela reflète très bien que Netanyahou désirait obtenir des informations à l’état brut sur le terrain et non des infirmations “filtrées”.

On constate à quel point les mains du Premier ministre sont liées par la gauche bien installée dans le système sécuritaire et dans le système judiciaire. La seule possibilité du Premier ministre est de tenter de modifier lentement cette réalité en “volant des chevaux”. Cela se vérifie aussi bien pour le sujet critique du nucléaire iranien que pour un sujet tactique comme le bombardement de tel ou tel village arabe.

Des centaines de milliers de manifestants de droite à Jérusalem en avril 2023 pour la réforme

Toutefois, il y a une autre possibilité. Si 100 000 personnes identifiées à la droite sortaient de chez eux pour manifester face à la Haute cour de justice ou face au Parquet. A notre grand regret, on est encore bien loin. On préfère rechigner sur twitter. C’est plus facile. On ne peut se plaindre si ce n’est à nous-mêmes.

Pour ces massacres du 7 octobre, d’après ce qu’on aperçoit jusqu’à présent, ce qui fait échouer l’échelon politique, c’est simplement toute une série des nominations d’officiers supérieurs les uns plus médiocres que les autres, sans même mentionner si cela avait été intentionnel de leur part.

Le Chef du Renseignement militaire Aharon Haliva

Par conséquent, ceux qui doivent payer le prix, c’est le Gouvernement ou les ministres ayant fait ces nominations. La nomination de Hertzi Halévy a été faite à la va-vite, à la dernière minute par le Gouvernement Lapid, Bennett, Gantz, Saar et Co, comme si c’était pour coincer Netanyahou et l’empêcher de nommer qui il voulait au sommet de Tsahal. La nomination de Haliva à la tête du Renseignement militaire a été effectuée par l’ancien Chef d’Etat-major, Aviv Kochavi qui lui aussi n’avait pas été nommé par Netanyahou, si ce n’est par Liberman derrière le dos du Premier ministre alors à l’étranger. Netanyahou alors préférait le Général Eyal Zamir à ce poste. Netanyahou en colère avait dit à Liberman que cette nomination ne serait pas soumise au vote, selon ce qui a été publié.

Le Gouvernement jusqu’en janvier 2023

Au passage, même Eizencot, Netanyahou ne le voulait pas comme Chef d’Etat-major et d’ailleurs avait retardé cette nomination de quelques mois. A notre malchance, selon la Loi, c’est le ministre de la Défense qui nomme le Chef d’Etat-major.  Le Premier ministre n’a pas son mot à dire.

Le Général Eyal Zamir: être présumé au poste de Chef d’Etat-major par Netanyahou est le moyen le plus sûr que cette nomination sera torpillée

Pas moins responsable de ces catastrophiques nominations est la Haute cour de justice. Elle est responsable de la castration de la fonction du Premier ministre et de soutenir toute nomination et ordres hallucinants. C’est la Haute cour qui a permis la nomination de Hertzi Halévy et a mené aux procédures quasi suicidaires sur la frontière avec la Bande de Gaza.

Toute cette engeance qui est la véritable responsable des nominations de ce groupe d’officiers supérieurs médiocres, des loosers, des endormis, des négligés pour ne pas dire des traitres, ils doivent poser les clés sur la table et disparaitre de notre vie publique. Seulement après cela, la droite traitera de la question qui dans son camp doit payer.