Par Meïr BEN HAYOUN
Où se terrent les universitaires juifs?
Comme des étudiants et lycéens en mal de “justice et d’idéal”, 394 membres de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales à Paris appellent à un cessez-le-feu dans la Bande de Gaza. Ne nous trompons pas. Leur souci n’est évidemment pas d’épargner les Israéliens. Ils ne sont pas stupides au point d’ignorer que la finalité d’un tel cessez-le-feu consisterait à sauver l’appareil terroriste nazislamiste de l’éradication totale.
Face à ce qui apparaît comme un appel dissimulé à sauver le Hamas, on se demande ce que foutent à rester muets comme des carpes farcies les universitaires juifs. Ceux qui ont eu des ascensions à la Rastignac pour pouvoir, entre autres, se prévaloir d’enseigner à Science po. Par exemple, Frédéric Encel, si prompt à décrier le Gouvernement israélien et son Premier ministre depuis le 07/10, une “voyoucratie” n’a-t-il pas dit. Où est-il passé ? Les médias, font-ils désormais un régime sans Encel? Les hotes des plateaux de TV5, Alain Dieckhoff, Sami Cohen, Nathan Devers, Alexandra Schwartzbrod, Dominique Moïsi et beaucoup d’autres que nous omettons de citer. N’ont-ils rien à dire sur l’unanimisme fébrile pro-Hamas et antisémite des étudiants de leurs établissements. Aucune intervention médiatique à la hauteur de leur part ?! Aucune pétition à signer et à diffuser dans un grand quotidien?!
Pourtant, beaucoup d’entre eux n’ont jamais manqué de bien faire entendre leur aversion pour le Gouvernement d’Israël “d’extrême droite et religieux”, et crime de lèse majesté, “messianiste”. Netanyahou, c’est le Ceaucescu israélien si on les écoute, qui ne “se préoccupe que de sa survie politique”.
Comme par exemple, ce spécialiste de l’Histoire du judaïsme de l’Espagne médiévale, le professeur Maurice Kriegel, directeur du centre d’études juives à l’EHESS qui a pourtant été israélien et a enseigné à l’Université de Haïfa dans les années 80. On peut l’écouter ici.
On en profite pour saluer Steve Jourdin,l’auteur d’une intéressante étude, intitulée : Israël – autopsie d’une gauche. Steve est chroniqueur pour les questions de géopolitique et de société israélienne pour le site de culture juive Akadem. Dans ce cadre, il a interviewé Kriegel ainsi que d’autres “grands amis” d’Israël, notamment Jean Pierre Filiu présageant, ou plus exactement, souhaitant la “fin du rêve sioniste”. Filiu papillonnant des yeux comme une poupée Barbie lorsqu’il assigne le “rêve sioniste” à ne pas combattre le terrorisme nazislamiste.
De surcroit, Filiu veut faire croire qu’il a été contacté “spontanément” par des proches d’otages en Israël, lesquels selon lui, “n’auraient plus confiance en leur gouvernement” (à partir de 59 minutes 30 secondes dans cette vidéo). Quand la mythomanie se conjugue avec cette obsession à vouloir neutraliser l’Etat juif face à ses ennemis, on sait très bien de quel type de syndrome il en retourne. Filiu enseignant à Science Po l’histoire du Moyen-Orient, on se demande après comment des étudiants en arrivent à expulser manu militari leurs camarades juifs de cet établissement ?! Visiblement, cela échappe encore à la très vigilante équipe éditoriale du site Akadem.
Steve Jourdin a également donné la parole sur Akadem à Vincent Lemire, un historien. Filiu et Lemire, joyeux lurons en campagne fébrile de plateau TV en plateau TV, de ville en ville, pour condamner Israël dans sa guerre la plus juste qui soit. Ces deux-là, sortis de leur anonymat depuis le 7 octobre, sont des promoteurs et bénéficiaires de ce que Pascal Bruckner intitule on ne peut plus pertinemment “le plus grand coming out antisémite depuis 1945“.
Arrêtons-nous sur ce Vincent Lemire qui est l’un des plus sollicités par les médias français depuis le 7 octobre, notamment par TV5, TV hamsa en arabe. En inversant les deux dernières lettres, TV Hamas siérait beaucoup mieux à cette chaine du service public. Lors d’un des nombreux débats sur Israël auquel il a participé sur ladite chaine TV, on a remarqué que Lemire était proche de Denis Charbit, le tutoyant. Ici, ils se font même la bibise. Qui se ressemble s’assemble, effectivement. De plus, les mêmes médias les font intervenir pour le même type de discours. Dès qu’on met ces personnages devant les projecteurs, ils deviennent les pantins de ceux qui les éclairent.
Dans cette foulée, on peut mentionner aussi l’ancien ambassadeur de Palestine…., pardon….. d’Israël, en France, Elie Barnavi, également universitaire proche de ces personnes et sollicité par les mêmes médias, TV Hamas, France Inter et Akadem, entre autres. Et dernièrement, on l’a vu intervenir pour le très sioniste Mediapart.
Sur les médias juifs et sur Akadem, on ne compte plus les apparitions de Charbit, Ce dernier pourtant pris en très grossier flagrant délit de désinformation
Sur Akadem, l‘interview de Lemire par Steve Jourdin mise en ligne le 21 février dernier , s’inscrit dans la promotion de sa BD comme pour lui accorder un tampon “cachère”.
Lemire, qui est, paraît-il, spécialiste de l’Histoire de Jérusalem ne parle pas l’hébreu ni l’arabe. On imagine mal un spécialiste de l’histoire de Rome ne sachant ni le latin, ni l’italien, ou un spécialiste de l’histoire de Paris ne sachant pas le français. Ayant dirigé pendant quatre années l’annexe du CNRS à Jérusalem et à y passer le plus clair du temps à y faire du tourisme, on peut donc apprécier sa capacité à apprendre. Remarquons la dégringolade du niveau de l’Université française si elle s’accommode de telles fumisteries. Dernièrement, interviewé ès qualité, Lemire fait remonter la crise actuelle à la Déclaration Balfour. En d’autres termes, c’est la création du Foyer national juif en Eretz Israël qui bouleverse l’équilibre des planètes, l’existence de l’Etat juif en clair. Et Lemire de préciser : “c’est l’historien qui parle”. Commentant le soulèvement estudiantin contre Israël, Lemire s’en félicite.
De surcroit, toujours sur TV Hamas, Lemire n’est que louanges à l’égard de la candidate de LFI, Rima Hassan, l’égérie islamiste ayant fait l’éloge des abominations du Hamas du 07/10 comme “actions de résistance”. De surcroit, elle s’est inventée un CV et des compétences dont elle est privée. Dans les mots de Lemire: “Rima Hassan est une grande juriste, une grande spécialiste du Droit international [……] Rima Hassan, je l’ai croisée sur les plateaux de télévision plusieurs fois depuis le 7 octobre. Elle était une des intervenantes parfaitement légitimes…..“
Cela ne nous surprend point quand on prend connaissance de la bande dessinée de l’Histoire de Jérusalem dont il est l’auteur, .
Cette BD qui fait un véritable tabac en France, s’est vendue à plus de 280 000 exemplaires, pour satisfaire cette “soif de comprendre” comme aime la présenter Lemire. Hormis des inexactitudes et manipulations grossières comme mythifier la période ottomane, cette BD contient des illustrations et bulles pour le moins problématiques. Un indice parmi tant d’autres, le dernier chapitre est intitulé : “Impossible capitale” pour qualifier la cité éternelle du peuple juif libérée en 1967.
A la page 248, on y voit un Juif exhibant des traits lugubres de Satan, sur un fond de destruction apocalyptique de Jérusalem. Et comme si cela ne suffisait pas, le texte précise : “Une ville théocratique dans laquelle les religieux auraient accaparé le pouvoir, expulsé les laïcs, construit le Troisième Temple, et éradiqué toute trace de culture profane dans l’espoir fiévreux d’un signe du Messie..“. Si on voulait un parfait contenu de délire antisémite, on ne pourrait trouver mieux.
Et puis, il n’y a pas que de l’antisémitisme très maladroitement camouflé dans cette BD, mais aussi un peu de “critique” de la société civile israélienne. A la page 247, l’on voit un archéologue israélien faire fi du fait que les excavations archéologiques dans la Cité de David à Silwan mettent en danger d’effondrement les habitations arabes. Charmant, non ?! Et tellement fidèle aux procédures de la Société Archéologique d’Israël, l’une des plus scientifiques au monde.
Exploitant chacune de ses interventions médiatiques, Lemire fait la promotion au forcing de cette BD. Se targuant qu’elle est sur le point d’être publiée dans toutes les langues, en coréen aussi. Pour le moment, la seule langue où elle est disponible, en dehors de l’édition originale en langue française, c’est l’espagnol. Pas même en anglais. Il ajoute qu’elle est sur le point de paraitre en arabe et même en hébreu par une grande maison israélienne d’édition, Modan. Dubitatifs, nous avons vérifié auprès de cette maison d’édition. Effectivement, Modan a été contactée par Lemire pour la publication de cette BD en hébreu. Or consciente de ses contenus antisémites, Modan en a avorté le projet de sa publication en Israël.
Récemment, nous avons appris qu’en France également, le FSJU, créateur d’Akadem, a désiré mettre les choses au point. Les employés d’Akadem se sont vus rappelés à l’ordre, et par conséquent, Lemire en principe n’y sera plus sollicité. En effet, ce qui a échappé à Ruben Honigman, le directeur éditorial de ce site, et à Steve Jourdin, c’est que cela la fout plutôt mal pour Akadem, financé par la Fondation du Judaïsme Français et par la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, d’ouvrir sa plateforme à un auteur de BD propageant des contenus antisémites – ainsi qu’à des universitaires qui font campagne pour faire enfiler à l’Etat d’Israël une camisole de force comme lesdits Lemire et Filiu . Toujours est-il que leurs interviews y sont toujours en ligne.
D’autre part, courroucé par l’exposition médiatique à outrance de son parti pris, le CNRS de Jérusalem en tient rigueur à Lemire. La direction du CNRS en France lui a demandé de ne plus se présenter comme directeur sortant de son annexe à Jérusalem. Lemire s’est exécuté un moment et s’est présenté uniquement selon sa fonction actuelle, mais cela n’a pas duré. Le fait de se faire valoir par ce titre d’ancien directeur du CNRS à Jérusalem, Lemire ne peut y résister.
Pour en revenir à l’EHESS, on remarquera que Lemire et Steve Jourdin ont eux aussi quelque parenté avec cette institution. A cet égard, Steve Jourdin affirmant sur le plateau de France 24 que “les ministres israéliens se planquent“, il serait intéressant de connaître ce que lui aurait à dire sur cet appel au cessez-le-feu des 394 membres de l’EHESS ainsi que sur les interventions de Lemire qu’il semble aussi bien connaître. Peut-être serait-il temps que ce chroniqueur de géopolitique et de société israélienne sur Akadem sorte de son omerta?
Concernant le professeur Maurice Kriegel susmentionné, on constate que de ses recherches sur le judaïsme de l’Espagne médiévale, il a parfaitement bien intégré le phénomène du marranisme.
En tout cas, ces universitaires juifs, au plan de leur arrière-train, font preuve de remarquables aptitudes à adhérer sans s’en départir à leurs chaires bien rembourrées.
P.S. Toute personne estimant avoir été diffamée par ce texte est invitée à déposer une assignation pour diffamation au Tribunal de Grande Instance de Jérusalem, 40 rue Salah-A-Din.
Au moment de mettre ce texte en ligne, nous apprenons que son excellence l’ambassadeur Elie Barnavi grassement rémunéré par l’Europe pour s’occuper de muséologie, vient de se faire “canceler” par des étudiants à Bruxelles. Un cas école d’arroseur arrosé
Merci et bravo à Méïr Ben Hayoun pour cette recension ô combien salutaire des petites vilénies et grandes lâchetés de ces intellectuels de gauche (pléonasme ?) “d’origine juive”. Je dis “d’origine”, car je m’interroge sur leur rapport actuel au judaïsme et sur ce que sera leur postérité (du moins celle des non-Israéliens). Hormis leur laïcisme forcené, ils ont en commun ce besoin viscéral d’être reconnus comme membres à part entière de la “noblesse de gauche”. Eructer leur aversion de Netanyahou est pour eux un passage rituel obligé pour conserver la franchise de la bien-pensance humaniste sans laquelle ils subiraient l’humiliation suprême qui est d’être taxés de “réactionnaires” voire de “fachos”, comme avant eux Finkielkraut, Onfray et tant d’autres. Il n’est qu’à ouvrir les pages du Nouvel Obs, vestale éditoriale du temple socialiste, pour s’en faire une idée : il n’est pas un seul Juif de gauche admis à s’exprimer dans ce journal qui ne se sente obligé de participer au rite sacrificiel de la haine anti-Netanyahou, et c’est à ce prix et à ce prix seulement qu’ils sont présentés, en exergue de leurs contributions, avec leurs atours nobiliaires, ex: la GRANDE sociologue Eva Illouz, le GRAND écrivain David Grossman, le GRAND historien Elie Barnavi, la GRANDE philosophe Judith Butler, etc. etc.
A tous ces grands esprits, je voudrais exprimer ma conviction profonde et murie de longue date, qui constituera pour eux la pire des offenses : en dépit des énormes et innombrables défauts de Benjamin Netanyahou, je trouve chez ce politicien madré et ce défenseur du peuple juif, bien plus d’humanisme, de vision prophétique et d’amour d’Israël que tous ces “grands” intellectuels réunis.